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Rencontre avec Riccardo Tozzi, fondateur et président de Cattleya

Nous avons pu rencontrer, le vendredi 1er avril, le fondateur et président de Cattleya, Ricardo Tozzi; et celui-ci nous a fait part de son parcours ainsi que des différences entre la production dans le cinéma américain et dans le cinéma européen.


Dans le cinéma américain, il y a un mécanisme de studio, et la distribution est extrêmement importante. Un producteur (ex: MGM, Warner, Paramount) appelle donc directement un écrivain, achète les droits d’un livre, et s’occupe de développer la production physique. C’est un système intégré avec un contrôle des salles, et les grands groupes investissent beaucoup d’argent sur les plateformes.

En Europe, ce mécanisme de studios est absent, puisqu’il y a eu une production indépendante des groupes télévisuels. La révolution digitale, avec la création des plateformes et la croissance de demandes de productions audiovisuelles; a fait que le produit est devenu le moteur du système. En Europe, l’argent est investi dans des productions individuelles.


Le profil de producteur indépendant a de multiples facettes:

Celle d’entrepreneur: un bon producteur est celui qui est capable de trouver des financements et d’être indépendant financièrement. Il est chargé de trouver l’argent pour le développement, il commissione les scénarios, etc.

Celle de vendeur: le financement des produits vient du service média ou des distributeurs. Le vendeur est donc chargé de trouver quelqu'un qui paye pour le produit.

Celle d’éditeur: il s'occupe des idées, choisit et contrôle les écrivains, donne les indications nécessaires, s’occupe du contrôle créatif, etc.

Enfin, celle de créatif: le producteur génère les idées et le matériel à partir duquel le produit est développé, et a donc besoin d’une certaine autonomie créative.


Pour travailler dans la production, M. Tozzi nous révéla qu’il est important de savoir générer des idées qui peuvent attirer des talents, mais qu’il ne faut pas trop être à leur service, ni être imbu de sa propre importance. Il faut savoir être flexible mais organisé, ne pas perdre le fil du projet initial et bien identifier le public, où le trouver et qui il est.


M. Tozzi nous partagea aussi son opinion que la création originale serait presque terminée aujourd’hui, puisque rares sont les producteurs qui ne travaillent pas sur des créativités dérivées, et collectivement. Par ailleurs, les demandes sérialisées dans la production sont très élevées, et il serait même question de la loi de sérialité: un nouveau genre qui n’est pas la fiction traditionnelle.

Le cinéma est la forme de narration la plus ciblée, c’est le langage de l’intégration globale, un produit réalisé par un travail collectif où la relation entre le service éditorial et le service de média est très importante.


Bien que le secteur audiovisuel soit en grande croissance, M. Tozzi nous fit part de quelques craintes: de plus en plus, nous voyons que le récit passe après l’image. Maintenant l’image est “déjà vue” et le récit a été dépassé par la nouvelle sérialité. Certains films sont simplement faits pour être sur des plateformes et bientôt, les audiences iront seulement au cinéma pour des événements commerciaux ou artistiques.

Pour cela, les producteurs se doivent d’être conservateurs de la culture et de l’art.



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