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Rencontre avec Yoann Ubermulhin, Vanessa Tonini et Gilles Renouard, d'Unifrance

Le 1er avril, nous avons eu la chance de rencontrer Yoann Ubermulhin, chargé de territoires pour UniFrance (Festivals et marchés ciénam) et Vanessa Tonini, directrice artistique du Festival del Nuevo Cinema Francese, ainsi que Gilles Renouard, directeur général adjoint des services. Ils nous ont éclairé sur le rôle d’Unifrance en Italie et ont dressé un état des lieux de la situation présente et future du cinéma hexagonal et international.



Les principales missions d’Unifrance


Unifrance exerce son activité sous le contrôle du CNC. Sa mission première est de contribuer au rayonnement de la création cinématographique et audiovisuelle française en soutenant l’export des films et des programmes audiovisuels dans le monde. Unifrance accompagne les professionnels, les artistes et les productions françaises à l’international, de la production à la diffusion, en passant par la promotion. Pour sensibiliser le public étranger à la création cinématographique et audiovisuelle françaises, Unifrance organise de nombreux festivals dans le monde et met en place des actions destinées à favoriser les échanges entre les artistes, les professionnels et le public international.



Les actions très concrètes d’Unifrance en Italie


En Italie, Unifrance met en œuvre un soutien aux films français dans toute leur diversité. Unifrance promeut les films vendus autant que la découverte de films invendus, et organise des rencontres entre artistes (réalisateurs et comédiens) français et la presse locale afin d’augmenter leur visibilité. Elle organise également plusieurs festivals (Rome, Venise, Naples, Palerme) dans l’optique de montrer de nouveaux fims et de trouver des distributeurs italiens. L’organisation amène des artistes et films français partout sur le territoire Italien. Enfin, 5 à 6 fois par an, Unifrance organise des rencontres professionnelles pour mettre en relation des distributeurs et des producteurs des deux pays. Ils travaillent aussi avec des plateformes locales de DVOD et SVOD, auxquelles ils proposent des catalogues de films pour développer le circuit des acheteurs de films français.



La situation du cinéma en France et dans le monde après deux ans de crise


Le marché du cinéma Français se compose à 70% de films américains, 20% de cinéma national et 10% de films étrangers. Contre toute attente, durant la crise du covid cette répartition n’a pas changé. Malgré la forte diminution des films américains, les films français n’ont pas gagné de terrain. Les spectateurs perdus ne sont pas retournés en salle et se sont majoritairement tournés vers les plateformes de SVOD. Alors que les plateformes connaissent tous de la data de leur abonnées, les salles de cinéma manquent d’information sur leurs spectateurs. Il devient urgent qu’elles changent leur rapport aux spectateurs et adaptent leur stratégie marketing.

Autre point très important souligné par Yoann Ubermulhin, l’arrivée de la Chine bouleverse l’ordre établi du marché international. La puissance économique Chinoise se fait sentir et va continuer de le faire. Le pays aux quelques 1,4 milliard d’habitants a imposé des quotas de films étrangers pour préserver son marché intérieur, composé entre 30 et 40% de film américains seulement. Le marché chinois est devenu le 1er marché mondial du cinéma. On dénombre 80 000 construction de salles obscures en Chine, contre 60 000 aux États-Unis. Le 1er exploitant mondial de salles est le chinois Wanda. Les blockbusters américains font souvent plus de recettes en Chine que sur le propre territoire.



Quel futur pour les salles obscures ?


Yoann Ubermulhin se dit optimiste sur la question pour plusieurs raisons. Premièrement, ce n’est pas la première crise (Télévision, DVD, Blue Rays, vidéo, etc.). Deuxièmement, en France comme en Asie du Sud-Est, le cinéma est en croissance depuis 20ans. Les plateformes ne détruiront pas cette tendance. Les plateformes produisent principalement des séries (à 80% pour Netflix), qui n’entrent pas directement en concurrence avec le marché du cinéma. De plus, on entre dans une ère de concurrence des plateformes entre-elles. Avant la crise, on assistait à une réelle tendance haussière des fréquentations des salles. En 2019, la France a compté 220 millions de spectateurs. C’est le plus gros chiffre qu’on connaisse depuis 50 ans, pointe Yoann Ubermulhin. On aura des difficultés à retrouver un tel niveau, mais la tendance est réelle. En analysant les causes de la baisse des fréquentations, on observe qu’environ un quart des spectateurs perdus ont pris l’habitude de déserter les salles pour consommer plus de contenus venant des plateformes. Cependant, la grande majorité de la baisse vient de la peur de contracter le Covid, surtout chez les personnes âgées. Dans les années futurs, on peut ainsi estimer le retour d’une partie significative des spectateurs qui ont déserté les salles durant les deux dernières années.


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