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Sur les traces de la Rome antique

Valentine Chartrin


Carrefour de l’Orient et de l’Occident, la ville de Rome étendit son influence culturelle, économique et politique au IIème siècle, à mesure de l’expansion de l’Empire romain au sud de l’Europe et en Afrique du Nord. Désignée capitale du monde, ou caput mundi selon l’expression latine, lieu de résidence des empereurs, puis du Saint-Siège, elle laissa sa place à Constantinople cinq siècles plus tard. Elle reste aujourd’hui l’une des plus grandes cités d’art et d’histoire du monde Occidental.


Cité millénaire, Rome abrite un célèbre monument ovoïde de 50 mètres de haut et de 180 mètres de large : le Colisée (Colosseo). Avec plus de 7 millions de visiteurs par an, il compte parmi les sites les plus touristiques d’Italie. Il fut d’abord connu sous le nom d’amphithéâtre Flavien, du nom de la famille de l’empereur Vespasien à l’origine de sa construction en l’an 72. C’est en l’an 80 que son fils Titus, le nouvel empereur, inaugura le Colisée par des jeux grandioses et sanglants, à l’image de la démesure du lieu. Durant 100 jours et 100 nuits, plus de 5000 animaux furent mis à mort lors d’un spectacle où s’affrontèrent également de nombreux gladiateurs au péril de leur vie. Pouvant accueillir jusqu’à 80 000 spectateurs, c’est le plus grand amphithéâtre antique permanent. Pendant cinq siècle, les combats de fauves et de gladiateurs, mais aussi des batailles navales célébraient les anniversaires et victoires militaires, afin de divertir la classe dirigeante mais aussi le peuple. A la chute de l’Empire romain, le Colisée fut peu à peu laissé à l’abandon, puis transformé en forteresse au XIIème siècle. Largement dépouillé de ses matériaux précieux, notamment de son marbre, il est aujourd’hui partiellement détruit, lui donnant un charme pittoresque nous faisant oublier ses fonctions passées pour admirer sa majesté sublime.



A quelques pas du Colisée se dresse le mont Palatin, dont les ruines romantiques envahies par la végétation révèlent le quartier le plus prisé de la Rome antique, lieu de résidence des empereurs et familles impériales. Habitée depuis l’an 1000 avant J.-C., cette colline est considérée comme étant le berceau de Rome. Selon la légende, ce serait également le lieu où Romulus et Rémus auraient été recueillis par la louve Luperca. Il est encore possible de visiter certaines parties de la Domus Flavia, splendide palais construit en l’an 81 avant J.-C., mais aussi les couleurs éclatantes des fresques murales de la Maison d’Auguste, résidence particulière du célèbre empereur.



Déambulons désormais sur le Forum romain (Foro romano). Jadis coeur du monde antique, c’est aujourd’hui une des plus belles promenades de la ville. Peuplé de temples en marbres poli par le temps, et de basiliques en ruines, c’est tôt le matin ou en fin d’après-midi que la visite sera la plus intime. La Via Sacra, principale artère du Forum, mène au Tempio di Giulio Cesare. Erigé par Auguste en 29 avant J.-C., il marque le lieu de la crémation de Jules César après son assassinat en 44 avant J.-C. Un peu plus loin, huit colonnes de granit sont les vestiges du Tempio di Saturno, qui était l’un des édifices les plus importants du Forum romain. Inauguré en 497 avant J.-C., puis reconstruit au Ier siècle avant J.-C., ce temple conservait le Trésor de la cité. A l’opposé du Forum, l’arc de Titus (Arco di Tito), érigé par Domitien en 81 pour célébrer les victoires de son frère Titus en Judée, aurait inspiré des siècles plus tard les architectes de l’arc de triomphe de Paris (1836).


Parmi les plus belles ruines de Rome se trouvent les thermes de Caracalla, au sud de la ville. Cet immense complexe thermal construit par l’empereur éponyme ont été inaugurées en l’an 216. Ce site de 10 hectares comprenait des bains, des jardins, des bibliothèques, des boutiques et des gymnases, pouvant accueillir plus de 8000 personnes chaque jour. Les ruines correspondent surtout au bâtiment central des bains, où les clients pouvaient choisir entre la salle tiède (tepidarium) et la salle chaude (caldarium). Une visite en réalité virtuelle est proposée pour mieux se représenter ce lieu impressionnant de sophistication technique.


Enfin, finissons par un monument dont l’apparence austère permet d’encore mieux apprécier son intérieur édifiant : le Panthéon. Cet ancien temple bâti il y a près de 2000 ans est le mieux conservé des édifices antiques de la ville. Construit vers l’an 125 par l’empereur Hadrien à l’emplacement d’un temple plus ancien, il est dédié initialement à tous les dieux, d’où son nom provenant du grec pan (tout) et theos (dieu). Il est transformé en église chrétienne en 608, prenant le nom peu usité de Basilica di Santa Maria ad Martyres. Sa coupole, demi-sphère parfaite et harmonieuse d’un diamètre de 43,4m et égale à la hauteur intérieure de l’édifice, est considérée comme la plus grande réalisation architecturale de la Rome antique. Son programme, composé d’un portique à colonnes et d’un fronton triangulaire précédant la rotonde centrale, influença l’architecture occidentale des siècles durant, de la basilique Saint-Pierre au Vatican bâtie au XVIème siècle, jusqu’au Panthéon de Paris (1790).

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